
Qui est Albert Camus ?
Albert Camus est un écrivain, philosophe et dramaturge franco-algérien. Penseur de la révolte et des luttes sociales, il a marqué la littérature par ses écrits engagés contre l’oppression des hommes mais aussi par son engagement politique antimilitariste, anticolonialiste et comme figure de résistant pendant la seconde guerre mondiale.
« Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendu au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. »
Camus nait en 1913, en Algérie, dans une famille aux origines très modestes. Sa mère est illettrée, femme de ménage à moitié sourde, et son père est ouvrier caviste. Camus a un an, lorsque son père décède à la guerre, et qu’il est recueilli par sa grand-mère. Plus tard il est repéré par ses professeurs pour la qualité de ses écrits et poursuit des études de philosophie en tant que boursier à Alger. Très tôt on lui diagnostique la tuberculose ce qui l’empêchera de passer l’agrégation de philosophie. Tout au long de sa vie, Camus n’abandonnera jamais ses origines. Lors de l’obtention de son diplôme il aura ces mots pour son instituteur Louis Germain : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendu au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. »
A 22 ans, Camus adhère au PC Algérien pour lutter contre les idées fascistes de son époque. Il est expulsé deux ans plus tard. En effet, ce dernier ne correspond pas à l’extrémisme du parti, qu’il dénoncera plus tard, en contestant l’option militariste du parti.
A 24 ans, il devient jeune journaliste et défie l’administration coloniale à travers la parution de nombreux reportages. Il veut faire de l’Algérie un état pluri-religieux, et remet en cause l’état-nation.
A 27 ans, il rentre en France et entre dans la résistance en pleine seconde Guerre Mondiale. Il dirige le journal clandestin Combat et plus tard va dénoncer l’épuration. Camus ne mène pas seulement une résistance littéraire, il veut penser une France de la libération.
A 29 ans, il publie l’Etranger et Le mythe de Sisyphe. L’étranger fait à la fois référence au contexte colonial, et à la vitesse des procès Stalinien. Proche du théâtre de l’absurde, il montre le caractère non sensé du monde face au désir de compréhension de l’homme.
« Je sais maintenant qu’il n’y a pas de bonheur dans la haine »
En 1947, son roman La Peste sort, suivi deux années plus tard de sa célèbre pièce de théâtre Les Justes. Dans Les Justes, des socialistes révolutionnaires décident d’organiser un attentat contre le gouvernement. Camus aborde le thème de la violence et de sa légitimité. Profondément antimilitariste, le texte dénonce la violence, le terrorisme et la peine de mort. L’auteur aura ces mots : « Je sais maintenant qu’il n’y a pas de bonheur dans la haine ».
A 43 ans à Alger, il appelle à une trêve de la guerre d’Algérie.
En 1957, Camus reçoit le prix Nobel de littérature.
En 1960, à l’âge de 47 ans, il meurt tragiquement d’un accident de voiture.
Contrairement aux philosophes et penseurs de son époque, qui ont pu critiquer son œuvre, Camus était un homme courageux, qui n’avait pas peur d’élever sa voix, de s’engager physiquement dans ses luttes. Il ne s’est jamais contenté des idéologies extrémistes, et n’a cessé de questionner et de remettre en cause la façon d’arriver à une justice juste, essayant de trouver un point d’équilibre entre justice et liberté. Antitotalitaire, anticolonialiste, antimilitariste, Camus était un homme avec les pieds sur terre, proche de la souffrance sociale et des classes populaires.
Camille Artaud